Jazz Campus en clunisois

Mercredi 25 août

Jean-Philippe Viret
"60% de matière grave"

Festival Jazz Campus concert 25 août
©Philippe BINDA ©P. Millet ©Tatiana Chevalier

Ces trois instruments-là, généralement relégués au fond de l’orchestre parce qu’ils assurent l’indispensable fondation de toute harmonie, ont conquis depuis belle lurette leur place parmi les solistes concertants. Si, dans l’histoire du jazz, le saxophone baryton a très tôt fait entendre sa voix, dès la fin des années vingt, avec Harry Carney chez Duke Ellington puis, vingt-cinq ans plus tard avec les modernes (Gerry Mulligan, Pepper Adams etc…), contrebasse et tuba se sont fait attendre plus longtemps avant de se présenter à découvert, au premier plan.

La formule imaginée par Jean-Philippe Viret, avec autant d’audace (jamais vu/entendu un ensemble pareil) que de malice met ainsi les pendules à l’heure : aucun instrument, placé dans des mains expertes et inventives – ce qui est évidemment ô combien le cas ici – n’est inapte à délivrer la plus chantante et, oui, légère des musiques.

Encore faut-il que texte et situations s’y prêtent. Les compositions et arrangements de Jean-Philippe Viret opèrent ce charme avec une très élégante écriture et un subtil dosage des rôles qui circulent entre les trois instruments. Chacun est tour à tour soliste, accompagnateur, partie prenante d’une polyphonie collective, au service de et porté par les élégantes mélodies du contrebassiste. Alors les trois « poids lourds » s’envolent comme un bouquet de ballons.